Ça y est, c’est fait. Ce qui ce jase depuis le début de l’été est maintenant chose faite, j’ai annoncé mon départ à titre de représentant régional de Lanaudière. À la base, je pensais tout simplement me retirer, délaisser certaines fonctions effectuées par un R.R. et me contenter d’arbitrer tout en supervisant un peu plus de matchs.
Cependant, à mon retour de London, à la fin du mois d’août, alors que, publiquement, j’annonçais mon désir de quitter mon poste, j’ai été approché afin de devenir membre du comité provincial des arbitres et m’occuper du dossier « championnats ». Après quelques jours de réflexions (et j’ai vraiment réfléchi!), j’ai finalement décidé de sauter dans l’aventure à pieds joints (figure de style ici!).
En 2004, alors que j’étais un arbitre niveau 3 assez bien établi dans le sud de Lanaudière et que je commençais à faire des matchs de niveau junior et à être très présent sur les terrains lors des séries de fin de saison dans le bantam BB et AA notamment pour couronner ma saison avec un méritas comme arbitre de l’année dans Lanaudière. C’est alors que j’ai été approché, comme beaucoup d’arbitres dans la région, pour combler le poste laissé vacant. Après de longues journées d’hésitation… j’ai finalement déposé ma candidature. Étrangement, à ma grande surprise, j’avais été sélectionné.
Pauvre moi, je savais pas du tout ce qui m’attendais. Beaucoup plus qu’une job de « P.R. », il ne me restait que quelques semaines pour procéder à l’organisation des stages. Organiser un stage… aujourd’hui, c’est plutôt facile… mais en 2005, sans aucune expérience et aucun contact... bonne chan! Je ne savais même pas qu’un R.R. devait organiser ça, des stages annuels! Je partais de loin... mais j’ai appris, car à vrai dire, je n’avais pas trop le choix!
Ensuite… voilà donc que j’apprends que je dois gérer mon budget, en plus d’entrer les données dans le système de régie de Baseball Québec, et ce, tout en gérant « l’overstock » découlant des cours… C’est ce que j’appelle de l’apprentissage dans le feu de l’action! Heureusement, plusieurs personnes ont généreusement offert leur aide et leur temps afin de me soutenir. Ce fut une première année difficile, j’avais toujours l’impression de tout apprendre la veille. Heureusement, le président de la région de Lanaudière de l’époque, Steve Duchesneau, m’a toujours donné de précieux conseils tout en me pardonnant mes quelques gaffes occasionnelles.
D’ailleurs, remercier Steve est la moindre des choses. Après m’avoir « repêché », il m’a ensuite toujours accordé sa confiance afin de gérer mes dossiers et mon budget. Cette grande latitude m’a d’ailleurs permis, avec les années, d’en connaitre assez sur la gestion de l’arbitrage dans une région. Du budget, en passant par les assignations provinciales, l’organisation des formations, les supervisions et la participation aux dossiers provinciaux, j’ai fini par maitriser chacun des dossiers.
Par contre, en parallèle, j’ai toujours été un arbitre actif. Depuis 2007, je suis membre du programme d’excellence, ce qui fait en sorte que mes disponibilités régionales, en saison, sont diminuées. À la base, comme presque tous les R.R. sont également membre de l’excellence, ça ne fait pas de moi un spécimen rare. Cependant, lorsque vient le temps d’exercer une présence constante dans la région, les disponibilités se font de plus en plus rares, malheureusement. Comme j’ai toujours privilégié ma carrière d’arbitre actif (en faisant quelques sacrifices, je l’avoue), j’ai été moins présent dans la région à certaines occasions.
Je n’ai jamais considéré le rôle de représentant régional comme celui d’un vendeur itinérant qui passe, de ville en ville, afin de vendre sa salade. À la base, la gestion locale de l’arbitrage revient à des assignataires qui sont parfois eux-mêmes des arbitres actifs et d’autres fois non. Le R.R., pour sa part, ne fait qu’assurer un certain suivi et une aide technique à certains moments.
Dans un monde idéal, le R.R. serait à la fois présent au coton dans la région tout en étant très compétent administrativement et techniquement. Comme la plupart des arbitres impliqués les plus compétents sur le terrain se trouvent dans le programme d’excellence, cela fait en sorte que les perles rares sont dures à dénicher, voir introuvables. Il faut donc faire un choix : quelqu’un de très présent, mais avec un bagage de connaissances moins volumineux, ou bien un arbitre actif de haut niveau, pouvant par le fait même agir de modèle de réussite, qui devra, à certaines périodes durant la saison, être moins présent dans la région. Étant depuis 2007 de ce 2e groupe, j’ai amené une dimension intéressante à la région, tout en étant moins présent quelques fois, je dois l’avouer.
Je quitte donc mon poste en étant très heureux d’avoir pu maintenir la bonne réputation que la région lanaudoise avait acquis sur le plan provincial (et même national). Je suis également heureux d’avoir pu participer directement à la progression de plusieurs arbitres. Je pense à mon bon ami Stéphane Galarneau, qui a même atteint la LBEQ avant moi (mais je ne lui en veux pas, je suis tout simplement fier). D’ailleurs, Stéphane est présentement en année sabbatique, il vient tout juste de devenir l’heureux papa du petit Norike! Toutes mes félicitations à Steph ainsi qu’à Solange, la maman!
Je pense aussi à ceux qui progressent d’année en année. À Christopher Provost, un talent brut comme on en voit pas souvent. Même s’il est un peu simplet, souvent très imbécile, Christopher sait quoi faire pour progresser et il est décidé à le mettre en action. Ce fut un plaisir d’être aux premières loges pour admirer sa progression, dans les bons et dans les moins bons moments. Dans le même groupe, je classe Shaun-Mickael Pelletier. La première fois que je l’ai vu arbitrer, même si c’était dans le moustique A, j’ai immédiatement reconnu un talent inné. Malgré la différence d’âge (et de gabarit), je considère Shaun comme un bon ami… Hit the ball Sandy!
Barrette, pour sa part, me fait penser à moi. Un gars qui sort de nulle part, qui faisait son petit boulot à Le Gardeur. D’ailleurs, j’ai connu JF en 2006, lors du tournoi bantam de Repentigny. Comme Marcil ne m’avait pas booké originalement, j’ai hérité des restes. Les restes, c’était le bantam B. On a fait une dizaine de games ensemble. Quelques années plus tard, Barrette m’a avoué qu’il était nerveux d’arbitrer avec « le boss ». Pour ma part, j’étais tout simplement heureux d’être sur un terrain, de m’amuser et d’aider un jeune arbitre. Évidemment, vous vous doutez qu’après quelques jours en ma compagnie, Barrette n’était pu trop inquiet à l’idée d’arbitrer avec moi, pouvant constater de visu à quel point je peux être imbécile par moment! Que d’anecdotes… « Je ne suis peut-être pas bon, mais au moins je suis ponctuel » Une phrase qui restera dans les annales du tournoi!
Un autre, qui a quitté la région depuis, c’est Jean-François Boucher. Arbitre de Joliette, il a eu la chance de faire plusieurs matchs dans le tournoi midget AA et ainsi pouvoir prouver son talent. Il est maintenant actif dans la LBEQ et connait une belle carrière. Même si tu me dois toujours 106$ JF, t’es un maudit bon chum!
Plus récemment, j’ai eu la chance de travailler avec une nouvelle vague d’arbitres. J’en discutais d’ailleurs il y a quelques jours avec certaines personnes, dans 2 ou 3 ans, dans Lanaudière, ça va être malade! Il y a de la relève… ça pousse dans les arbres! Si je n’avais pas été élu au sein du comité provincial, j’aurais probablement laissé mon poste de R.R. quand même, mais il est clair que je me serais impliqué activement auprès de cette relève qui formera l’élite des arbitres de demain. J’ai peur d’oublier des noms, mais les Dubeau (les 2!), Martel, Jobin, Métivier, Brousseau, Gosselin, Pelletier, Charlebois, Bourbonnière et les autres que j’ai oublié (et pour qui je vais sacrer environ 30 secondes après la publication de mon poste en me disant « Oh shit… j’ai oublié »), l’avenir de l’arbitrage dans Lanaudière, c’est vous!
D’ailleurs, comme j’ai déjà évoqué le désir de rester actif autant que mon temps le permet dans Lanaudière, je souhaite ardemment participer à la progression de cette belle relève. Le rôle d’un représentant régional est d’offrir des services de base aux arbitres associatifs, mais c’est également travailler afin d’identifier l’élite, la relève. Pour ce faire, les stages de début d’année donnent un excellent indice. Voir qui sont les plus impliqués, ceux qui posent les bonnes questions, ça donne déjà un bon indice. Le recrutement des arbitres « espoirs » fut une grande réussite durant mon passage à la région. J’ai également réussi à bien jouer mes cartes dans les dernières années pour le choix des provinciaux, cela aura contribué à faire progresser des carrières.
Malheureusement, mon implication auprès d’un groupe d’élite aura créé un petit froid lors des dernières années. J’ai été, à quelques occasions, accusé d’être au centre d’une clique, de réserver les bons sièges pour mes amis. Un peu plus et on me signait une carte du Parti Libéral! J’ai toujours démenti et réagi avec vigueur face à ses accusations non-fondées. Mon réseau de contacts établis au fil des années au Québec m’a parfois permis d’offrir une bonne vitrine à certains arbitres, tout comme mon implication et mon leadership m’a permis de créer une cohésion entre ses arbitres, nous sommes tous, par la force des choses, devenus amis entre temps. Des gars comme Galarneau, Boucher, Barrette et Pelletier, je ne savais pas du tout qu’ils existaient avant de les croiser sur les losanges. Le baseball m’aura permis de travailler avec eux. Si le prix à payer pour avoir forgé de telles amitiés est de me faire accuser à quelques reprises d’être membre d’une « clique », alors il s’agit d’un faible prix.
J’ai toujours essayé de gérer les conflits internes… à l’interne. Mes crises soudaines, mais brèves, sont connues de beaucoup d’arbitres qui ont travaillé avec moi. J’ai toujours fait tout en mon pouvoir pour agir avec justice, même si cela implique que j’ai dû parfois être répressif, je m’en félicite aujourd’hui.
C’est ainsi que je quitte la région de Lanaudière. Des souvenirs, des anecdotes et des amitiés… à la pelle. Comme j’avais déjà un pied dans la structure provinciale, la transition n’est pas trop mal jusqu’à présent, mais comme j’arrive dans une période très… effervescente, je dois avouer que les dossiers sont imposants et les enjeux qui en découlent le sont tout autant. Sans aucun doute, l’expérience acquise dans Lanaudière me sera un précieux atout dans ces nouvelles tâches!
On s’en rejase!
JF